Au début de la présente olympiade, la FFN avait annoncé sa volonté de maintenir dans des limites « raisonnables » le nombre de nageurs participant aux championnats de France des maîtres d’hiver (petit bassin) et d’été (grand bassin). L’outil utilisé pour cela : la révision annuelle des grilles de temps qualificatifs. Les nouvelles grilles pour la saison 2015-2016 ont été diffusées cet été, on y remarque un net durcissement des temps dans la majorité des épreuves.


L’engouement croissant pour la natation maître place en effet la fédération et les organisateurs des championnats devant un dilemme récurrent : comment stopper la hausse des effectifs tout en continuant à réunir l’ensemble des catégories d’âge dans les mêmes évènements sur quatre jours « seulement » ?

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Effectifs des championnats de France des Maîtres d’Hiver

La seule solution semble être de durcir les temps de qualification.

Les nouvelles grilles sont ici :

hiver_2016.pdf hiver,

ete_2016.pdf et été.

Nous avons comparé ces nouvelles grilles aux précédentes. Dans les documents ci-dessous, on donne les évolutions des temps en pourcentage. Seuls les temps en vert sont allongés, tous les autres sont diminués (en blanc ceux diminuant de moins de 5%, en jaune entre 5% et 10%, en rouge baisse de plus de 10%). Une baisse de 10% revient à enlever 6 secondes par minute de course, ce qui est une correction assez sévère.

Les comparaisons sont ici :

pourcent_hiver_2016.pdf hiver,

pourcent_ete_2016.pdf et été.

On constate une relative mansuétude pour les catégories les plus jeunes, alors qu’à partir des catégories C3 et surtout C4 les réductions de temps sont assez importantes. La fédé constate en effet que les effectifs des catégories C1,C2 et C3 sont en gros stables au fil des années, alors que les catégories C4 et plus voient leurs effectifs augmenter continuellement et ce sont elles qui contribuent à la hausse globale des effectifs. Ainsi ces dernières années les trois catégories les plus représentées aux championnats de France d’hiver étaient C4-C5-C6, alors qu’auparavant il s’agissait toujours des catégories les plus jeunes.

Les réductions de temps sont plus importantes pour les championnats d’été que pour ceux d’hiver. Ce qui est étonnant car l’été les contraintes sont moins fortes que l’hiver (grand bassin de plein air avec plus d’espace, programme régulièrement plus court et « tenant » sur 3 jours et demi au lieu de quatre jours l’hiver). On peut peut-être y voir une volonté d’homogénéiser les grilles, celles d’été étant plus faciles que celles d’hiver même en tenant compte des équivalences petit bassin-grand bassin.

Certains ont estimé l’effet sur les effectifs. Pour les championnats d’hiver, dans une majorité d’épreuves, entre 10% et 20% des performances réalisées à Rennes 2015 sont hors limite dans la nouvelle grille. Pour les championnats d’été, selon un article paru dans la revue Chronomaîtres, près de 30% des performances réalisées à Chalon sont hors limite. Globalement, il est maintenant plus difficile de se qualifier pour les championnats de France que pour les championnats d’Europe ou du Monde.

Cette nouvelle évolution des grilles de temps crée des mécontents. Sur les forums de nageurs maîtres, beaucoup regrettent une évolution vers un certain élitisme. Mais il faut reconnaître que le doublement systématique des séries de 1/2 fond, et l’hiver dernier à Rennes celui des séries du 200m NL pour cause de programme trop long, sont régulièrement critiqués. Revient à l’ordre du jour l’éventualité d’instaurer des championnats N2 des maîtres pour celles et ceux qui ne pourraient se qualifier aux « N1 ».

Reste à voir si la fédé ne va pas revoir sa copie. En 2012, la première mouture des grilles pour les championnats 2013, très sévère, avait été quelque peu adoucie à la rentrée. Cependant force est de constater qu’elle n’avait eu aucun effet sur la poursuite de la hausse des effectifs.