Laure Manaudou réalise le grand chelem en dos ; Amaury Leveaux surprend tout le monde sur le 50m ; Coralie Balmy se qualifie aux JO sur le 800m


Il faut reconnaître que peu nombreux étaient ceux qui croyaient réellement que le retour de Laure Manaudou à la compétition pouvait être couronné de succès. Mais force est de constater que la première championne olympique de l’histoire de la natation française (sur 400m, à Athènes en 2004) a marqué les esprit au cours de ces championnats de France. Assurément, Manaudou n’est plus la même nageuse qu’auparavant, celle qui accumulait inlassablement les kilomètres et étouffait la concurrence par ses départ très rapides. Mais elle possède aujourd’hui d’autres armes : une meilleure gestion de course, indéniablement, et de gros progrès sur les parties techniques (départs, coulées). Des atouts qui font merveille dans la spécialité qu’elle a choisi de privilégier désormais, le dos. Et après s’être brillamment imposée sur le 50m et le 100m, elle a démontré aujourd’hui à ceux qui en doutaient qu’elle était aussi capable de tenir la distance en remportant le 200m dans un excellent temps (2’08 »06) juste devant Alexianne Castel (2’08 »57) et bien en dessous des minimas olympiques. Manaudou souhaitait décliner cette qualification pour l’offrir à son amie Chloé Credeville, troisième de la course en ayant également réalisé les minimas, mais cette demande a été (logiquement) refusée par le D.T.N., Christian Donzé.

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Le beau geste un peu fou de Manaudou…

…et le rappel à la règle du DTN dans la foulée

L’autre grand moment de la journée était la finale du 50m nage libre masculin. Deux tickets pour les jeux olympiques, douze centièmes entre le premier et le quatrième à l’arrivée et surtout un centième entre le second et le troisième…l’exercice est assurément cruel. A ce jeu, et à la surprise générale, c’est Amaury Leveaux qui décroche le titre en 21 »93. Certes, Leveaux est vice-champion olympique en titre sur cette distance, mais il n’avait pas montré de telles dispositions depuis longtemps et son retour au premier plan sur 200m laissait supposer qu’il avait délaissé le sprint pur. Derrière lui, Florent Manaudou s’empare du second ticket en 21 »95 (21 »86 en demi-finales). Le malheureux du jour s’appelle Fabien Gilot, 3ème en 21 »96 tandis que le favori, Frédérik Bousquet, doit se contenter de la quatrième place en 22 »05 (22 »02 en demi-finales). Pas de miracle pour Alain Bernard, 5ème en 22 »34, qui a néanmoins reçu un hommage appuyé des spectateurs au moment de sa sortie du bassin.

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Sa compagne, Coralie Balmy, a été plus en réussite. Après avoir assuré sa qualification pour Londres sur 400m, elle a aujourd’hui fait coup double en empochant le titre de championne de France et le billet olympique sur le 800m (8’29 »96), confirmant ainsi son retour au premier plan après une période difficile. Sur 100m papillon, Clément Lefert n’est pas parvenu à réaliser les minimas demandés, payant probablement sa débauche d’énergie depuis le début des championnats. Il devient néanmoins champion de France dans un temps intéressant (52 »48) et sera un renfort extrêmement précieux pour le 4*100m 4 nages à Londres. Après des années de vaches maigres, les papillonneurs français se portent mieux : Romain Sassot a pris la seconde place en 52 »86 (52 »70 en demi-finales) et le jeune Mehdy Metella la troisième en 52 »89.

Pas de fausse note en série du 1500m, les trois nageurs qui peuvent espérer se qualifier pour les jeux olympiques (Sébastien Rouault, Damien Joly et Anthony Pannier) ont réalisé sans problème les minimas demandés en série (15’35 »00), tout comme les cinq autres nageurs qualifiés pour la finale A . La performance requise en finale (15’11 »83) est toutefois d’un tout autre calibre. Sébastien Rouault apparaît sans conteste comme le plus à même de la réaliser, il faut souhaiter qu’il ait bien digéré sa déception sur 400m en début de semaine. Une autre nageuse sera demain en course pour se qualifier pour Londres : Anna Santamans sur 50 nage libre. Derrière la néérlandaise Inge Dekker, elle a en effet réalisé les minimas demandés en série puis en demi-finales, durant lesquelles elle a signé un très bon chrono de 25 »23. Le même temps serait suffisant demain : il lui faut nager moins de 25 »27 en finale. Enfin, sur 50 m brasse (épreuve non olympique), Coralie Dobral l’a emporté chez les dames en 32 »03 tandis que Giacomo Perez-Dortona s’imposait chez les messieurs en 27 »83.