Une troisième journée riche en émotions à Chalon : Olivier Meurant médaillé d’argent sur 100 m NL avec un nouveau record du club, et l’équipe composée d’Olivier Meurant, Olivier Russo, Cédric Gramusset et Thierry Grenet remporte une première médaille USSE en relais dans un championnat de France des maîtres !


Mais commençons par le commencement. Ce samedi les adeptes du 50 m papillon doivent une fois de plus se lever tôt. Échauffement dès 7 heures dans le bassin de compétition. Pour Olivier Meurant les sensations sont excellentes, elles sont également meilleures que les jours précédents pour Thierry. C’est bon signe pour les courses du jour et surtout pour le relais du soir, que tous ont en ligne de mire.

Corinne Grimaud nage son 50 m papillon en 41″22. La technique est toujours belle, mais la puissance n’est pas au rendez-vous et ce chrono n’est pas un record personnel. Mais Corinne est surtout venue pour se faire plaisir, et pour passer de bons moments avec des mecs sympas, et ça c’est une réussite n’est-il pas ?

IMG_5267_1.jpgJustement, notre capital sympathie augmente subitement dans le courant de la matinée avec l’arrivée de Louis Grossmann-Wirth. Désormais installé à Neuchâtel, Louis a fait le voyage depuis la Suisse pour vivre avec nous les deux derniers jours de compétition. Ce sera un grand plaisir que de partager avec lui ce week-end, dans et en-dehors de l’eau !

Chez les mecs sympas justement, Vincent Tournier, toujours sur le 50 pap, améliore son RP grand bassin d’Antibes de presque une seconde, en 35″59. Thierry Grenet quant à lui part vite sur le premier 25 mètres, les lactates montent vite et les derniers passages de bras commencent à se raidir. Mais le chrono final est satisfaisant (30″73, nouveau RP grand bassin). Enfin Mister Meurant, décidement en forme ce week-end, signe un excellent 27″05, son meilleur chrono depuis 10 ans, qui lui permet de monter une nouvelle fois sur la deuxième marche du podium.

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Olivier Meurant et le Guerrier des Carpates

C’est pas le tout, mais il y a aussi des brasseurs, il en faut ! Et ce samedi matin, c’est sur le 200 m brasse que Président Michel et Olivier Je-ne-précise-pas-lequel vont s’aligner. Sur cette épreuve, il est important de maîtriser sa nage, profiter de la glisse et bien gérer son effort. J’en parle comme un spécialiste de la chose, n’est-ce pas ? Michel s’en sort à merveille comme on le voit dans la vidéo. Neuvième temps C7 en 3’21″77, soit encore mieux qu’à Canet cinq ans plus tôt !

C’est ensuite au barbu de l’équipe d’entrer en action. Après avoir répété douze fois à qui veut l’entendre (qui au fait ?) que ça n’est pas un objectif prioritaire, qu’il va le nager cool, que l’objectif c’est le relais du soir, etc. il se présente derrière le plot. Olivier a longuement discuté avec Grams, qui lui a prodigué d’utiles conseils suite au 100 mètres de la veille. On ne s’asseoit pas sur les recommandations d’un double recordman de France, surtout quand il ne cède que 2 secondes sur 100 brasse à l’illustre Pierre Jaillet !
Comme on ne le voit pas dans la vidéo que l’on n’a pas eu le droit de faire, Russo ne fait pas du Russo. Il part tout en glisse sans forcer l’allure, et sur 150 mètres on a presque l’impression de voir nager Franck Zana (ouah le compliment !). Sur la dernière longueur et voyant ses concurrents les plus proches quelques mètres devant, il ne peut résister au placement d’une accélération progressive qui lui permet de toucher devant eux. On imagine qu’Olivier exulte à l’issue de cette course parfaitement maîtrisée. En fait il se dit: « Ouch, j’ai dû faire 3’10. John va tirer la gueule, heureusement que c’était pas filmé« . Et là, surprise à l’affichage du temps : en 2’55″91, c’est une 12ème place et le RP de Montréal est amélioré de près de 4″ ! « Une étape vient d’être franchie« , comme dirait Johny.

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Le 200 brasse d’Olivier Russo

IMG_5167_1.jpgDans la série suivante, la « finale » de la catégorie C4, l’ex-Saint-Égrévois et néo-Aixois Fred Coinçon, qui avait ce 200 en ligne de mire, livre une course remarquable de maîtrise et décroche la troisième place en 2’41″03. C’est une récompense amplement méritée pour Fred, qui a su digérer la déception de son 100 mètres de la veille pour livrer une perf de haut niveau sur 200.

Place à l’épreuve reine comme on dit à la télé, le 100 m NL. Une fois n’est pas coutume, Vincent est un peu stressé : « J’aimerais bien faire 1’07« . Top départ. Une minute six secondes et quatre vingt seize centièmes plus tard, il touche la plaque. Il regarde le tableau d’affichage puis nous rejoint pour nous dire : « C’est nul« . C’est vrai Vincent, tu as échoué à faire 1’07 », mais console-toi, tu n’es quand même pas tombé loin !

C’est ensuite Thierry qui se présente, que l’épidémie du « ça n’est pas un objectif prioritaire, je vais le nager cool, l’objectif c’est le relais ce soir » a également touché. Le temps de réaction au départ et le rythme du premier 50 m sont à l’image de cette motivation, mais au retour l’accélération est facile et c’est un nouveau RP grand bassin en 1’03″14. Zut, j’aurais su j’aurais fait 1’02 ».

Apparemment moins d’états d’âme chez Olivier Meurant, peut-être débranche-t-il son cerveau comme à l’entraînement ? (c’est lui qui le dit). Ce 100 m NL est peut-être sa plus belle course du week-end. Une puissance et une vélocité impressionnantes, il ne cède rien au Guerrier des Carpates qui nage à côté. En 54″88, il nage pour la première fois sous les 55″ en grand bassin et améliore même, à 37 ans, le record du club du 100 NL grand bain, qui datait de 1995 ! Médaille d’argent pour Olivier, le Guerrier l’ayant devancé de quelques centimètres.

Ce qui est sûr en ce milieu d’après-midi, c’est que les troupes sont en forme, ce qui promet un bon chrono pour le relais 4 nages. Certes Grams n’a pas couru aujourd’hui, mais on lui fait confiance pour se mobiliser. La fin d’après-midi arrive enfin et avec elle l’excitation de nager ce relais, dont Olivier R nous dit depuis des semaines qu’il peut nous conduire sur le podium, n’écoutant ni les doutes de Thierry ni les modérations de Johny. Dans cette meilleure série R3, une équipe (le CNS Vallauris) est engagée dans un temps inaccessible (1’53″50), trois autres dans le même temps que nous (2’02″00), les trois suivantes entre une et trois secondes derrière. Les forces en présence semblent équivalentes, mais que cachent vraiment ces chronos théoriques ? Voyant dans la chambre d’appel Pierre Blanc avec l’équipe de Boulogne-Billancourt (le club qui écrase tout le monde en maîtres), Thierry fait part à Grams de ses doutes quant à nos chances de podium. Ce dernier opine. Ça n’empêche pas Thierry d’être un peu euphorique et de « chambrer » les autres équipes. Une équipe en bleu passe devant nous. Thierry leur souffle en souriant « On va vous battre« , histoire de « détendre » un peu l’atmosphère. Des regards amusés nous dévisagent, et des sourires entendus nous répondent. Il leur demande alors d’où sort leur temps d’engagement. « Ben c’est notre entraîneur qui l’a calculé, mais en général il est assez pessimiste. » Bon, on verra.

Tout va alors très vite. Un Olivier Meurant exceptionnel prend un départ canon en dos, surgit d’une coulée de 14 mètres et parcourt le bassin à un train d’enfer. Il touche en tête en 29″35 (il aurait pu être champion de France C3 du 50 m dos !). Assurant sa prise de relais, Olivier Russo parcourt la distance en brasse en 35″26, c’est du bon Russo mais pas hyper top. Un avion de chasse le double aux 40 mètres, c’est Stéphan Perrot, ancien champion et recordman d’Europe du 200 m brasse, qui nage son 50 en 29″99. Gratifié d’une prise de relais glissée assurée à 100%, Grams devient le sprinteur qu’il n’a jamais été (27″62 en papillon) et transmet le relais à Thierry en deuxième position, le CNS Vallauris, avec trois secondes d’avance aux 150 mètres, ayant déjà course gagnée. Prise de relais un peu prudente également pour Thierry (Johny nous avait mis en garde contre le risque de disqualification du côté où le jugement de départ est visuel et non pas électronique) pour un 50 crawl rondement mené par le doyen de l’équipe (27″99). Derrière ça revient fort. La place sur le podium se jouera à la touche.

Tableau_relais.jpgTemps total : 2’00″22, deuxième place ! La troisième équipe est 27 centièmes de seconde derrière nous, c’est l’US Malakoff, les hommes en bleu de la chambre d’appel !!! Boulogne-Billancourt, quatrième, est éjecté du podium pour 29 centièmes. Les Parisiens découvrent Saint-Égrève !

+ vidéo de la course en temps réel

Dès la sortie de l’eau, chacun manifeste sa joie. Grams et Olivier M sont rayonnants et rigolent comme deux garnements qui viennent de faire une bonne blague. Ils rejoignent Thierry, surpris et heureux du résultat, et l’autre Olivier, fou de joie et très impressionné du cadeau que font à l’équipe ces deux nageurs d’exception qui, le temps d’un relais, l’ont (presque !) hissée à leur niveau. Le fan-club de l’USSE (quatre personnes !), qui a vécu intensément la course au bord du bassin, est au comble de l’excitation ; Michel, la larme à l’œil, répète en boucle « c’est énorme » et ne lâche pas ses nageurs d’un pouce jusqu’au podium. Il n’y a pas de doute, ce sont les relais qui procurent les émotions les plus intenses en natation.

IMG_5240_1.jpgCe podium est une première pour l’USSE, et l’on espère qu’il en appellera d’autres !

IMG_5247_1_1.jpgLa séance photo terminée et une fois de retour au gîte, l’euphorie ne retombe pas. C’est maintenant Michel qui est au centre de toutes les attentions : personne n’a oublié sa promesse de se mettre à l’eau dans le canal du Centre, qui longe notre gîte, si les résultats étaient meilleurs que prévu. Président Michel, qui indiquait rêver d’une médaille pour « son » relais, n’y coupera pas et on veille à ce que le pari soit tenu.

IMG_5254_1.jpgCompte tenu de la qualité douteuse de l’eau du canal, on est rétrospectivement soulagés pour l’épiderme de Michel que le relais nage libre du jeudi soir n’ait pas été récompensé.

La soirée sera longue, mais pour autant ces France se sont pas terminés. Il reste des objectifs en ligne de mire dimanche matin et non des moindres, notamment le 100 pap, sur lequel Grams et Olivier M peuvent encore faire parler de l’USSE …


La citation du jour : samedi 27 juin

« Les gens me disaient qu’il y a des ragondins dans le canal. D’après eux, c’est plutôt le matin qu’ils sortent. Ça mord un ragondin ? » (Michel, avant de se jeter à l’eau dans le canal du Centre)