Camille Muffat avait mis un terme à sa carrière sportive en juillet 2014, à tout juste 25 ans et presque autant passés dans les bassins. La dernière photo publiée sur son compte Facebook la montre souriante, emmitouflée dans un épais manteau noir. « Tout va bien pour moi. Départ d’Ushuaia tôt ce matin. A bientôt », écrivait-elle. Mais la championne ne reviendra pas d’Argentine. La nageuse niçoise a péri dans le crash d’un hélicoptère lundi 9 mars alors qu’elle participait à l’émission de télé-réalité « Dropped ». La navigatrice Florence Arthaud et le boxeur Alexis Vastine figurent également parmi les victimes de l’accident qui a fait 10 morts.
Née d’un père kiné et d’une mère assistante maternelle, Camille Muffat avait commencé la natation à 7 ans dans sa ville natale. Elle en avait 15 à peine lorsqu’elle battait Laure Manaudou sur le 200 mètres 4 nages lors des championnats de France à Nancy en 2005. La jeune prodige des bassins entraînée par Fabrice Pellerin, avait même à l’époque ravi à la championne olympique triplement médaillée à Athènes, le record de France de la spécialité.
« Je n’étais pas du tout prête à ça. Du fait que c’était Laure, tous les médias se sont emballés. C’était difficile d’être comparée tout le temps à elle. On la montait contre moi, j’avais trois ans de moins, je me disais qu’un jour elle allait m’insulter ! », racontait la Niçoise en 2012 à l’AFP. L’ex-entraîneur de Laure Manaudou, Philippe Lucas, avait voulu la débaucher. Camille Muffat était restée fidèle à Nice et à son coach.
C’est en 2010 que sa carrière avait décollé pour de bon. Camille Muffat décidait alors de se consacrer au crawl. Souvent comparée à sa brillante consœur, la nageuse s’était finalement fait un nom dans la piscine olympique de Londres en 2012, en décrochant coup sur coup l’or sur le 400 mètres nage libre, l’argent sur le 200 mètres et le bronze sur le relais 4 × 200 mètres. Un triplé magique pour l’immense bosseuse qu’elle était.
Timide, la championne s’amusait de l’image froide qu’elle renvoyait. « C’est vrai que je peux faire peur. C’est ce qu’on me dit, ce n’est pas ce que je veux : le fait de ne pas être forcément démonstrative, être assez fermée et paraître froide quand je suis concentrée… Et d’être aussi un peu imposante. Mais j’en joue parfois aussi ! », assurait-elle.
Quand on lui demandait à quoi ressemblait sa vie, elle répondait : « Rien de bien intéressant ». « J’ai une vie bien plus normale que la plupart des gens, glissait-elle dans un sourire. Je suis très gamine, j’adore mon chat, j’en suis gaga. Le week-end, j’aime faire les magasins, aller au resto avec mon copain, aller voir mes parents le dimanche, voir mon frère et ma soeur, mes grands-parents… Et j’aime faire des puzzles. »
(source : LeMonde.fr).
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